Si la première manche de la saison avait offert une belle histoire avec la première victoire en carrière de Rytal (Mercedes), elle avait aussi livré son lot de déçus. En tête, P1CE-Rafa (Alfa Romeo) qui avait dû abandonner sur une déconnexion au bout de quatre tours…

Une deuxième manche d’ouverture

D’abord, il faut bien parler des absents. Outre P1CE-Seb93 (Renault), ce sont ni plus ni moins que le vainqueur de la manche française Rytal (Mercedes) et son dauphin Lemst (Ferrari) qui manquaient à l’appel cette fois-ci. De quoi rendre cette levée anglaise très spéciale. Etaient attendus un nouveau vainqueur, forcément, un nouveau leader du championnat… forcément. Et un resserrement mécanique en tête du championnat. Bah forcément.

Les qualifs

Rafa fut le premier à signer un chrono de référence : 1:26.904, pole provisoire. Il faut battre le fer tant qu’il est chaud. 1:26.796 (pole provisoire à nouveau), puis 1:26.477 pour mettre un terme au débat. La résistance de Mk (Ferrari) fut héroïque, mais insuffisante pour se rapprocher à moins de 0.3. Derrière, tout le monde ne pouvait que constater les dégâts, à plus de 0.6. A noter la 9ème place de Jeanphi (Mercedes) pour son retour. En fin de peloton, Arrobase (Renault) avait réduit son retard de moitié par rapport à sa séance de qualification précédente. De bon augure.

Plus de respect pour les traditions !

C’est une tradition sur EVOF1, dès que nous retournons à Silverstone, l’accrochage entre les virages 3 et 4 est un classique. Autant dire que tous les regards tournèrent vers ce coin-là à l’extinction des feux rouges. Cette fois-ci, pas vraiment de casse. Seuls les infortunés Lionel (McLaren) et Jeanphi se retrouvaient en queue de peloton après le passage de la meute. Mais l’un dans l’autre, le paddock entier s’attendait à beaucoup plus de grabuge à ce stade de la course. 

De quoi rendre cette levée anglaise très spéciale. Etaient attendus un nouveau vainqueur, forcément, un nouveau leader du championnat, forcément, et un resserrement mécanique en tête du championnat.

Facteurs décisifs

Une fois la course lancée, place aux problématiques, les vraies. Et de ce qu’avaient montré les essais libres, il y en avait deux à Silverstone. L’usure des gommes d’abord, avec les C2 qui s’affichaient en stars de la soirée. Mais les pilotes devaient aussi passer un deuxième train en course. Certains optèrent pour les C1, d’autres pour les C3. Seuls certains des battus du jour tentèrent un rush en C4 en fin de course. L’autre souci, ce fut l’énergie. Ce tracé de Silverstone, long et exigeant de forts appuis, était gourmand en la matière et certains pilotes furent simplement limités par cela, à l’image de J06n sur la deuxième Alfa, ou la Williams de NicoAlonso. 

Deux arrêts = le mal

Une fois n’est pas coutume, c’est bien l’énergie et la nécessité de recharger les MGU-K qui obligea certains pilotes à switcher sur deux stops. Au jeu des pneus et des batteries, Rafa et Laurent75 furent les plus habiles. Différence notable : de son gros début de course, le pilote Alfa tirait un avantage majeur. Le droit de gérer sa course, avec un matelas d’une douzaine de secondes le séparait d’une Mercedes maintenant un peu plus rapide dans le dernier relais, et qui avait chaussé des C1. Conséquence directe : pas de drop pneumatique à attendre chez le poursuivant. Chez le leader chaussé en C2 (depuis le 17ème tour !), c’était moins sûr.

Une fois n’est pas coutume, c’est bien l’énergie et la nécessité de recharger les MGU-K qui obligea certains pilotes à switcher sur deux stops. Au jeu des pneus et des batteries, Rafa et Laurent75 furent les plus habiles.

Le métronome Rafa

Seulement voilà, comme pour répondre au jour sans au Ricard, ce que Laurent ne pouvait pas savoir, c’était que Rafa était dans un grand jour. L’Alfa avait entamé son relais en 1:29.0-1:29.2. Elle tournait encore en 1:29.6 34 tours plus tard. Pendant ce temps, la Mercedes avait trouvé une fenêtre en 1:28.8, mais qui allait s’avérer un peu juste pour aller contester la victoire sur la piste. Une belle morale pour une histoire mal commencée en France. Mk termine 3ème après une prestation marquée par une erreur en début de course, devant NicoAlonso (encore) 4ème, et un courageux DromEd au volant d’une McLaren toujours pas à sa main. Au délà du top 5, J06n limite la casse devant Azer (McLaren), P1CE-Lulu (Alfa Romeo) confirme sa régularité. Les rescapés du 1er tour terminent 9ème (Jeanphi) et 11ème (Lionel), avec la Ferrari de Colimateur intercalée. TMRACE (Williams) et Arrobase ferment la marche courageusement.

Panier de crabes

Mk est donc le nouveau leader du championnat, et le seul pilote à avoir signé deux podiums. Comme pressenti,  les 7 premiers se tiennent en une dizaine de points. Impossible d’en tirer des conclusions. Du côté des équipes, un duel semble se dessiner entre le nouveau leader Mercedes (106) et Alfa Romeo (72). Williams est en arbitre (61), alors que l’avenir de Renault dépendra beaucoup des prestations et de l’impact de leur nouveau pilote Maxime Tritz, qui débutera à Melbourne. Du coup, rendez-vous en Australie, et chez nous, c’est coronavirus ou pas !