On a déjà parlé du champion Lemst il y a quelques jours. Pas de quoi oublier cependant ses adversaires qui, chacun à leur niveau et avec des enjeux différents, ont fait de remarquables efforts pour marquer cette Saison 11 de leur empreinte. 

Le duel Mercedes/Renault

La saison a été rythmée par le duel au championnat constructeurs entre Mercedes (Lemst/Mk/Coli), et Renault (Dams/J06n/Nathanaël Henry). Renault a fait bien mieux que donner le change : Renault a dominé la saison, avant que deux mouvements inverses se conjuguent. D’un côté, la montée en puissance des pilotes Mercedes. Si Lemst a été régulier, Mk et Coli ont pris 64 pts lors des 4 premières courses… puis 93 lors des 4 dernières. De l’autre, le décrochage de Nathanaël Henry (20 pts sur les 4 premières courses, 9 ensuite) a pesé. En faisant la somme de ces facteurs (29+11), on obtient 40 pts, soit presque l’écart final (48). Plus qu’une défaillance de l’équipe Renault, il s’agit plus de logique : il en manquait un peu et se battre pour un titre n’est jamais simple. C’est encore plus dur lorsque c’est la première fois. Moralité, personne n’a démérité.

Plus qu’une défaillance de l’équipe Renault, il s’agit plus de logique : il en manquait un peu et se battre pour un titre n’est jamais simple. C’est encore plus dur lorsque c’est la première fois. Moralité, personne n’a démérité.

Le Rookie de la Saison

Bravo à Cyril Bacquet (Haas) ! Certes Dam-goD (Alfa Romeo) a compté de nombreuses absences. Certes, les deux McLaren de Geo et Soumacher étaient plus rapides avant d’être attrapées par la patrouille. Mais être un bon Rookie, ce n’est pas seulement un classement, ou être rapide à tel ou tel moment. C’est être là à toutes les courses, s’entraîner, chercher à progresser, respecter les règles, les autres pilotes, l’environnement de compétition. En un mot, mettre en place les bases pour une progression future. Pour toutes ces raisons, Cyril mérite amplement sa récompense. Si ce dernier a d’ores et déjà annoncé qu’il ne serait pas présent la saison prochaine en raison d’un programme prévu sur iRacing, on espère le retrouver très vite dans le peloton pour confirmer les promesses entrevues.

Les révélations

Dams, d’abord ! 9ème, 6ème, puis 4ème au général, Dams échoue encore au pied du podium, mais a laissé cette fois une impression différente : celle d’un prétendant au titre en devenir, avec notamment ses deux premières poles sur EVOF1. La vitesse de pointe étant installée, il suffit maintenant de l’exporter en course, et de “nettoyer” son jeu de quelques erreurs qui coûtent beaucoup à ce niveau de compétition. Il y a Dimitri Moneuse aussi. Le Dimitri qui avait du mal à suivre le rythme a ses débuts est bien loin. Régulier et efficace cette saison, il décroche son premier top 10 au classement général, top 10 qu’il n’a plus quitté sur quatre des cinq dernières courses. L’histoire d’une très belle progression pour un des pilotes les plus sympathiques du plateau.

Le Dimitri qui avait du mal à suivre le rythme a ses débuts est bien loin. Régulier et efficace cette saison, il décroche son premier top 10 au classement général, top 10 qu’il n’a plus quitté sur quatre des cinq dernières courses.

Les retours réussis

On a déjà parlé de Lemst, qui aurait évidemment pu être rangé dans cette catégorie. Après une transition difficile de la manette vers le volant il y a quelques saisons, Mk a retrouvé cette saison le coup de… volant qui était le sien, voire mieux. A plusieurs reprises, on a même vu Mk lutter pied à pied avec Lemst, avec en apothéose la course d’Austin et une victoire claire, nette et sans bavure… ni consigne. Avec un nouveau titre de Vice-Champion des pilotes (après la Saison 5) pour valider sa progression, Mk peut viser plus haut. Après une pause de cinq saisons et presque trois ans (!), J06n,  Vice-Champion des pilotes lors des Saisons 2 et 3, retrouve des sensations et poursuit son ré-apprentissage. Il a encore manqué de vitesse pure à certains moments, mais la clairvoyance et la régularité sont de retour. La saison prochaine, le podium sera l’objectif. Azer (Ferrari) est là depuis si longtemps qu’il fait partie des meubles. A Maranello, on a flairé l’excellent coup, et on ne s’est pas trompé en le signant : le Mosellan signe son meilleur classement final (6ème) depuis la Saison 5, et c’est tellement mérité après avoir si longtemps traîné un énoooorme matou noir. Bravo à tous ces pilotes !

Les rocs

Saison après saison, L1onel (Ferrari) confirme une régularité à la limite de l’indécence : entre 6ème, 6ème, 7ème, 7ème, 7ème et… 7ème. Pour une équipe ambitieuse, de l’or en barre. Nul doute qu’il est aussi capable de faire mieux. C’est tout ce qu’on lui souhaite. NicoAlonso est devenu papa cette saison, bravo ! Une fois dans la voiture, en revanche, il a montré qu’il n’avait rien perdu de son talent avec une 5ème place comme… pire résultat. Un tour de force qui mérite le respect. Ses résultats actuels sont un peu loin de ce qu’il a été capable de faire par le passé (et de ce qu’il peut faire du coup), mais même s’il s’entraîne moins, TMRACE est fidèle au poste, assidu et régulièrement dans les points. Respect total, car se battre pour le bas des points quand on a connu la gagne, cela n’est pas donné à tout le monde. Profitant de l’euphorie du garage Mercedes cette saison, Coli a montré qu’il était toujours là, avec un retour dans le top 10 après quelques saisons moins réussies. Un bel exemple pour tous les pilotes qui figurent dans la rubrique suivante.

TMRACE est fidèle au poste, assidu et régulièrement dans les points. Respect total, car se battre pour le bas des points quand on a connu la gagne, cela n’est pas donné à tout le monde. 

Les déceptions

On culpabilise toujours un peu au moment de désigner des déceptions, car il est plus facile de parler ou d’écrire que de piloter ces machines. Mais il faut bien. En sa qualité de Champion en titre, une défense acharnée était attendue de DromEd. Mal à l’aise au volant de sa Ferrari, l’Ardennais a malgré tout réussi à sauver sa saison (une victoire à Singapour, pole à Abu-Dhabi), mais les attentes étaient si élevées que son trou d’air à mi-saison a énormément surpris. De quoi douter de lui ? Certainement pas : il reviendra plus fort. Après deux saisons ascendantes, Nathanaël Henry (Renault) était projeté entre les places 6 et 10 en début de saison. Un effondrement après Fuji l’a privé de tout cela, malgré un (trop) gros investissement. Courage, ici ou ailleurs, cela viendra. On communique beaucoup sur Jejebunny (Alfa Romeo), le doyen et en quelque sorte le tonton des pilotes. Mais ne parler que du nombre de courses disputées, c’est oublier le fait que Jejebunny est un pilote rapide tout à fait capable de performer. Alors ne voir terminer la saison sans point, c’est un peu un Noël sans champagne. Une fois, admettons, mais on serait tristes que ça se reproduise. Mauvaise saison pour les Jérôme : Jérôme Thomas n’est pas parvenu à rentrer dans les points lui non plus. Comme son collègue, le Sudiste en a largement les moyens. De bonnes résolutions (patience !) et un soupçon de réussite devraient corriger l’anomalie en saison 12.

On aurait aimé en voir plus

Pour finir, une grosse pensée à tous les pilotes qui n’ont pas pu disputer une saison complète pour des raisons aussi diverses que variées : Jérôme Sallès, P1CE-Rafa, Jérémy Giorgio, Ivan.Segur, Dam-goD, David Rubin, Rytal,. Autant de pilotes que nous aurions aimé voir plus assidûment en piste, si les conditions l’avaient permis. Ca n’est que partie remise ! Et dans quelques jours, place aux inscriptions de la Saison 12 !