Mk (Ferrari) Champion S12 – La grande interview

Après une lutte mémorable contre la Williams de NicoAlonso, Mk a décroché son premier titre au terme de la Saison 12. Un bel aboutissement pour un pilote qui l’avait approché à deux reprises auparavant.

1)  Salut Mk, d’abord, félicitations pour ce premier titre après lequel tu courais depuis 2015. Peux-tu nous dire un peu comment tu te sens et surtout, ce que ça change pour toi ?

C’est un accomplissement pour moi d’atteindre enfin le graal, je n’ai jamais pu être en lutte réellement et concrètement pour la couronne et sur cette saison l’occasion s’est présentée et je suis très heureux d’avoir saisi cette occasion. Cela change pas mal de choses pour moi parce que mon statut change de fait, et je ne suis plus considéré comme outsider ce qui a été mon statut depuis toujours sur EVOF1. J’ai donc un titre à défendre dorénavant.

2) As-tu changé quelque chose dans ton approche par rapport aux saisons précédentes ?

Mon approche a changé après le départ de Lemst car cela m’a ouvert les yeux sur la possibilité d’accrocher la couronne, psychologiquement j’ai géré différemment et j’ai accepté parfois un podium au lieu de lutter à tout prix pour une victoire ce que j’aurais fait systématiquement les saisons précédentes vu que je n’étais pas concerné par la lutte pour le titre. J’ai recherché à limiter au maximum le nombre d’erreurs car j’avais conscience que cela serait serré jusqu’au bout vu les perfs resserrées du plateau et la perte de l’avantage que nous avions en S11.

3) Tu as fait équipe par le passé avec deux pilotes ultra rapides, Yoppi, puis Lemst ? Qu’est ce que chacun t’a apporté ?

Ils m’ont tout deux beaucoup apporté, Yoppi et Lemst ont une caractéristique en commun c’est la capacité d’être rapide immédiatement sur n’importe quel circuit et n’importe quel setup ce qui m’a toujours sidéré. Leur vitesse pure m’a toujours permis d’être poussé dans mes retranchements et de rechercher des dixièmes là où je ne pensais pas en voir. Yoppi m’a beaucoup apporté lors de ma transition vers le volant grâce à beaucoup de ses conseils j’ai réussi à comprendre mon matériel et avancer quand j’étais dans le dur j’y reviendrais plus tard. Lemst m’a apporté l’approche de la course, la gestion psychologique de moments chauds, la gestion d’un championnat, c’est vraiment lui qui m’a permis de gravir la dernière marche, et me persuader que je pouvais gagner.

4)  Ton début de saison a été excellent, puis tu as semblé perdre légèrement le fil. Que s’est-il passé ?

Ca a été une combinaison de plusieurs choses je suis loin devant au championnat je commence à y penser, j’ai le vent dans le dos et en Chine je me prends une branlée par Nico et Laurent je suis doublé par un jeune rookie Sashark dans le dernier tour, ma dynamique casse à ce moment là et je ressens que la performance est insuffisante. Derrière Baku je limite la casse Laurent est bien malheureux, Nico aussi je suis loin derrière en perfo. Suit l’Espagne où je fais une course catastrophique avec une dégradation horrible. S’en suit une grosse remise en question avec Monaco qui suit je sais que si je veux rester dans la course faut que j’inverse la tendance et que je reprenne le dessus.

“je suis loin devant au championnat je commence à y penser, j’ai le vent dans le dos et en Chine je me prends une branlée par Nico et Laurent je suis doublé par un jeune rookie Sashark dans le dernier tour, ma dynamique casse à ce moment là”

5) A quel moment as-tu senti que le titre était pour toi ?

Après le Canada c’est clair que j’ai senti que j’avais un avantage, cette course m’a redonné beaucoup de confiance, mais je ne l’ai considéré comme acquis que pendant la course en Autriche à deux tours de l’arrivée quand j’ai vu Dromed loin derrière.

6) Quelle a été ta meilleure course ?

Je crois que ça a été le Canada la plus aboutie parce que je me qualifie loin j’ai vraiment un gros moment de doute avant le départ et j’arrive à remonter tout le long pour l’emporter avec le destin qui me choisit parce que je frôle deux incidents de course et je passe à travers. Ca a été la plus dure psychologiquement parce que j’ai senti le championnat filer puis j’ai repris le dessus pendant la course pour l’emporter.

7) Et au contraire la plus mauvaise ?

La plus mauvaise ça a été Barcelone où j’ai subi 66 tours, j’ai tenté de survivre comme je pouvais et j’ai commis en plus plusieurs erreurs, ça a été la course où j’ai touché le fond pour rebondir ensuite, c’est là où je me suis remis en question et j’ai pu débloquer ce qui manquait pour le finish.

8) Plus largement, quel a été le meilleur moment de ta saison ?

Le meilleur moment c’est difficile d’en choisir qu’un seul car il y en a eu plusieurs. Mais si je dois en retenir un c’est quand je passe la ligne d’arrivée en Autriche car c’est 4 ans de boulot qui aboutisse, le titre m’a toujours paru inaccessible et du coup j’ai mis du temps à bien réaliser que j’avais gagné cette S12. J’ai repensé ce par quoi je suis passé sur mes 4 ans de Simracing et ça représentait beaucoup pour moi de l’emporter.

“J’ai repensé ce par quoi je suis passé sur mes 4 ans de Simracing et ça représentait beaucoup pour moi de l’emporter.”

9) Et le pire, du coup ?

Pire moment, pas facile non plus. Peut être les 10 derniers tours à Barcelone où je passe par un moment où je suis vraiment en train de lâcher psychologiquement, et l’impression d’être sans solution face au rouleau compresseur qu’à sorti Nico. Il y a aussi Monaco où je tiens ma deuxième place et je viens fracasser mon aileron bêtement en offrant la deuxième place à Nico je me dis que ça va me coûter cher au championnat à ce moment.

10) Comment vois-tu la saison à venir ?

C’est une très belle saison qui va s’ouvrir, très ouverte beaucoup de prétendants, le retour d’Emesset c’est vraiment je pense l’attraction de la saison. Je suis vraiment très heureux de le retrouver sur la piste, j’ai eu quelques batailles avec lui mais je ne roulais pas forcément dans les mêmes standards lorsqu’il était là. Beaucoup peuvent l’emporter, Dromed, Jérôme, Emesset, Nico, Laurent, Rytal, Rafa, Sashark .. et j’en passe. Comme toujours cela va être passionnant à suivre. Changement de mod aussi donc des opportunités pour tout le monde de rabattre les cartes.

11) Tu as gagné des courses à la manette, puis au volant sur EVOF1. Peux tu nous parler de ta transition entre les deux ?

J’ai débuté sur EVOF1 à la manette c’est vrai, j’ai gagné avec puis le niveau s’est grandement élevé quand Lemst et Jerôme sont arrivés, avec Yoppi. Et j’ai senti que si je voulais vraiment passer un step dans mon apprentissage il fallait que je passe au volant, ce fur dur au début parce que j’ai mis deux saisons à comprendre que chercher à régler un volant comme une manette c’était pas possible. Yoppi et Coli m’ont beaucoup aidé en partageant leurs réglages en me disant où chercher des améliorations. Et j’ai réussi à débloquer le problème en Turquie en saison 9, une saison écrasée par Emesset et Lemst à l’époque. J’ai repris les caméras embarquées d’Emesset et Lemst et je les ai superposées aux miennes et j’ai compris que j’étais parti dans une mauvaise direction. J’ai cherché à me rapprocher de ce qu’ils faisaient et lors de la dernière course en Turquie je me qualifie à moins d’un dixième de la pole d’Emesset alors que j’étais à plus d’une seconde toute la saison, je fais le podium pour la dernière d’Emesset. Je l’ai vécu comme une victoire et ça m’a lancé pour les trois saisons suivantes et j’ai commencé à faire régulièrement des podiums à me rapprocher petit à petit saison après saison. Et ma victoire à Austin en S11 face à Lemst m’a fait déclic car je n’avais plus gagné depuis plus de deux ans et demi.

12) Un grand merci d’avoir pris le temps et bravo encore !

Merci à vous et plein gaz pour la S13 !